Acerca de
Le droit
à l'égalité
Être à égalité, c'est avoir les mêmes droits.
En 2021, il est possible d’affirmer que l’égalité législative en France est acquise entre les femmes et les hommes. Cependant, des inégalités objectives demeurent dans tous les domaines et nous montrent que la réalité est plus nuancée.
En 2015, 100% des femmes indiquent avoir été victimes, au moins un fois dans leur vie, de harcèlement dans les transports en commun (1). En 2019, on compte environ 150 femmes tuées par un conjoint ou un ex-conjoint. L’auteur des faits est un homme dans presque 90% des cas (2).
Dans le milieu professionnel, les femmes gagnent 19% et 32% de moins que les hommes (en fonction des critères d’évaluation retenus). En France, “environ un quart de l'écart salarial s'expliquerait par les différences d'heures travaillées, les femmes travaillant davantage à temps partiel que les hommes, un autre quart par le fait que les femmes travaillent dans des secteurs moins rémunérateurs [et moins valorisés] que les hommes, tandis que la seconde moitié résulterait (...) de discriminations” (3). Sur un même poste, à nombre d’heures travaillées et âges égaux, l’écart salarial mensuel se situe à 9% en France (3). Un chiffre qui peut paraître étonnant quand on sait que les femmes sont aujourd’hui plus diplômées que les hommes (4). Par ailleurs, en plus d’être moins bien payées, 8 femmes sur 10 déclarent être concernées par la charge mentale (5). Elles consacrent en moyenne 1h30 de plus que les hommes par jour aux tâches domestiques (6).
Bien que les femmes constituent 52% de la population française (7), elles restent moins présentes dans le monde politique (en 2021, seulement 20% des communes françaises sont dirigées par une femme (8) ; on compte 20% de femmes à la présidence des conseils départementaux (8), 32% à la présidence des conseils régionaux (8) et 39,5% au parlement national (9)) et moins représentées dans les médias (elles représentent 41% des personnes à l’antenne en 2020 (10) et on leur donne plus favorablement la parole en tant que “témoins” d’une situation qu’en tant qu’expertes).
Tout cela sans compter les blagues sexistes au quotidien, les injonctions sociales et le contrôle des corps, les inégalités d’accès à certains lieux publics, le mansplaining, et toutes autres formes de sexisme qui peuvent être combinées avec des LGBTQ+phobies, de la grossophobie, du racisme ou du validisme.
Dans les cours de récréation, les enfants ne sont pas non plus à égalité. Il n’est pas rare de les entendre dire “je n’ai pas le droit de” en fonction du genre qui leur a été assigné. Pas le droit de jouer à tel ou tel jeu, pas le droit d’investir cet espace, pas le droit de m’habiller comme ça, pas la place de m’exprimer ou pas l’espace pour faire ce que je veux. Certaines contraintes existent pour le bien de tou.te.s, mais lorsque certains enfants ont des droits que d’autres non pas, cela caractérise des inégalités.
Ces inégalités et ces violences ne sont pas anecdotiques, elles sont systémiques, c’est-à-dire qu’elles relèvent d’un processus structurel avec un enjeu sociétal. La notion de droit est alors essentielle à travailler auprès des enfants, des adolescent.e.s puis des adultes. Lorsque nous intervenons en milieu scolaire, nous posons tout de suite la question du droit : “C’est quoi être à égalité ?” puis “Selon vous, est-ce que les filles et les garçons sont à égalité ?”. Les adultes prennent souvent conscience de l’importance de ces inégalités lorsque les jeunes s’expriment et traduisent - par les mots ou le dessin - leur perception des espaces communs et des comportements de chacun.e. Le lien entre ce que les enfants démontrent et la réalité du monde adulte est alors évident, le parallèle entre la cour de récréation et l’espace public est plus simplement lisible. Il s’agit donc de repenser le binôme droit/vouloir (Égalité/Liberté) en intercalant la notion de “pouvoir” au sens propre de la domination (le rapport de force : je t’interdis, tu ne peux pas jouer avec nous) et au sens proactif : rendre possible.
Les 10 notions exposées par la suite ont pour de but de poser les conditions en terme d’aménagement des espaces publics pour rendre possible une relation fille/garçon (ou plus largement inter-relationnelle) égalitaire.
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